“Bien qu’il n’ait pas appris la musique, il la pratique depuis qu’il a découvert que l’on pouvait en composer assis devant un ordinateur.
Avec Luca Bonanno, il a créé le label de musique Lonely Life Lovers Club (le club des amoureux de la vie solitaire) qui très vite s’est transformé en association pour produire des cd, des cassettes et des évènements.
C’est d’ailleurs le son qui commande les performances. C’est à un signal sonore que les acteurs de ses performances agissent, réagissent. Il aime enchâsser et emboîter les médiums et les pratiques à l’intérieur et au service de performances qu’il filme. Pour celles-ci, il fait appel à des acteurs, professionnels ou pas. Il leur donne des indications simples, des gestes, des actions. Ainsi a été créée la performance L’abeille coule avec l’association Les chevaliers du lustre pour l’interpréter.
Il adore le bricolé au point de sophistiquer un art de la maladresse. L’idiotie ne lui est pas indiférente, la plaisanterie adolescente non plus. Avec beaucoup de bricolage (chatterton et colle Uhu), des objets rafistolés, du carton en abondance, des costumes approximatifs, des masques et des postures figées exagérées, il parodie et caricature des attitudes solennelles, des positions de pouvoir.
Il fabrique tout, rien ne semble le limiter, même un costume de T-Rex gonflable pour un slow avec un fantôme qui porte un casque de chantier. Invité en résidence au Wonder avec Luca Bonanno, ils mêleront un clown à des figures de CRS.
Il cultive la fantaisie, aime le drôle et le festif. Déjà dans les titres : La mort de Ferdi, Cache-cache à la frontière belge ou Bicravmaga Chouravparti, qu’il nomme performance spectacle. Julien Carpentier mêle le voguing (danse née dans la communauté noire LGTB des années 70, aux mouvements inspirés du magazine Vogue), à l’enfance utilisant des pinatas (objet rempli de sucreries pour anniversaire) ou des slip-and-slide, glissades enfantines, sans oublier les animations de camping, les jeux d’évasion (Escape game) grandeur nature, dont les moteurs sont le piège, les indices et l’énigme.”

Jean Pierre Ostende, 2018, à l’occasion de l’exposition La vallée de l’étrange.
(english translation here)




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