La Petite Torpille Esthétique, partie 1
Installation-action, La Compagnie centre d’art, Marseille, 2019
Cinq peaux de bananes en latex sont disposées sur le sol à égale
distance. Elles sont identiques, disposées comme des étoiles de mer
à quatre branches.
Une boite en carton recouverte d’une toile d’araignée
et munie d’une goupille sur laquelle sont attachés des ballons gonflés à l’hélium est placée au centre des peaux de bananes.
Un individu costumé vient révéler, avec des paillettes, le dessin
formé lorsque l’on trace des lignes droites entre chaque branche des
peaux de bananes : c’est un pentagramme magique.
Une fois la rune dévoilée, le colis est dégoupillé, la toile d’araignée
s’envole. On entend le bruit d’un moteur qui gonfle un ver de terre
géant gonflable, qui pousse les parois du colis pour sortir.
“Bref, face au poncif de la farce ou de l’image d’Epinal, les normes
esthétiques sautent.”
Peter Szendy, Tubes, la philosophie dans le juke-box, p.38
La Petite Torpille Esthétique est une série de performances/installations pensées
comme des réactions en chaîne, entre la démonstration de farces et attrapes et le
spectacle de magie.
Le performeur vient, comme une sorte de chef d’orchestre, déclencher une série
d’objets-actions manufacturés qui se télescopent pour former une narration dotée
d’une iconographie carnavalesque: bruyante, colorée, et caricaturale.
Chaque représentation dure jusqu’à épuisement du dispositif, qui a vocation à
grandir à chaque fois puisque les objets-actions des performances précédentes y
sont réemployés et augmentés pour former comme une parade de plus en plus
extravagante.
La Petite Torpille Esthétique fait des allers-retours entre les gestes de la scène
et ceux de l’atelier, chaque objet appelant une action et chaque action suggérant
la fabrication d’un nouvel objet, pour former cette entité bouffonne aux accents
D.I.Y.