Installation-action, Art-cade galerie des bains douches, Marseille, 2020
“Bref, face au poncif de la farce ou de l’image d’Epinal, les normes
esthétiques sautent.”
Peter Szendy, Tubes, la philosophie dans le juke-box, p.38
La Petite Torpille Esthétique est une série de performances/installations pensées comme des réactions en chaîne, entre la démonstration de farces et attrapes et le spectacle de magie.
Le performeur vient, comme une sorte de chef d’orchestre, déclencher une série d’objets-actions manufacturés qui se télescopent pour former une narration dotée d’une iconographie carnavalesque: bruyante, colorée, et caricaturale.
Chaque représentation dure jusqu’à épuisement du dispositif, qui a vocation à grandir à chaque fois puisque les objets-actions des performances précédentes y sont réemployés et augmentés pour former comme une parade de plus en plus extravagante.
La Petite Torpille Esthétique fait des allers-retours entre les gestes de la scène et ceux de l’atelier, chaque objet appelant une action et chaque action suggérant la fabrication d’un nouvel objet, pour former cette entité bouffonne aux accents D.I.Y.
Vue d’installation
Un projecteur figurant une caméra de surveillance. Une chaussure de clown démesurée imitant l’apparence d’un oeuf. Une coiffeuse surmontée d’un second miroir, fixée au mur. Un tas de terre aux reflets vert et scintillants d’où sortent deux tournesols qui ne cessent de nous interpeller :
”Psssst … Pssssst .... hé! ….. Sifflement …. Hé, ho !”.
Le décor est posé.
Soudain, un personnage portant un masque blanc, et muni d’un bâton de majorette fait irruption dans l’installation et se met à aveugler la caméra en utilisant une bombe à serpentin. Il vide le contenu de la bombe avant de la jeter par terre, se retourne et, d’un geste rageur, fait exploser le miroir de la coiffeuse avec son bâton : “KLANG !”.
La caméra tourne sur elle même, affolée.
A l’intérieur de celle-ci se trouve un masque enroulé dans du tissu ainsi qu’un set de maquillage. Le personnage revêt ce nouveau masque et commence à se faire un maquillage de clown en observant son reflet dans le miroir surplombant la coiffeuse.
Ceci fait, il fouille dans le tas de terre et y trouve une massette. Il enfourne son pied gauche dans la chaussure, et, après quelques secondes, frappe frénétiquement celle-ci avec la massette.
La chaussure s’ouvre à la manière d’une coquille d’oeuf.
Le personnage fouille alors dedans et en sort une petite boite en balsa ressemblant à un modèle réduit de caisse de transport d’art. Il ouvre la petite caisse et en sort 5 petites peau de bananes en latex, un sachet de paillettes et un ver gonflable …
Attendez ! Il dispose maintenant les peaux de banane a égale distance les unes des autres, dessine un pentagramme pailleté au sol et gonfle le ver …
C’est un diorama de la performance originale de La Petite Torpille Esthétique !
